I - IDENTITÉ• Prénom(s) & Nom : Elias Allen Shän’Folhën
• Surnom : Eli
• Age : 16 ans
• Race : métisse
• Classe : 1ère année
• Elément : Air
• Maison Souhaitée : Bonne question... Alystryn peut-être? Enfin, vous verrez...
II - HISTOIRE• Histoire Générale :
Elle l’a déjà vu quelque part, elle en est certaine, mais elle ne sait pas où, elle ne sait plus… Ce grand gaillard dont le regard s’est perdu dans le paysage accroché au mur, là debout devant elle, devant eux… Ils en profitent tous, de ce moment d’absence, la plupart en sont même à ajouter de la couleur, ce qu’ils n’ont habituellement nullement le temps de faire… Seulement là, le modèle est figé, comme une statue de chaire, vivante. Et elle, Lora, avec son pinceau, sur son papier fixé à son chevalet, elle trace de fines lignes rosées sur le dos de son portrait, comme celles que porte le jeune homme devant elle, deux cicatrices, identiques. Comment une telle blessure a-t-elle put arriver? Quel beau hasard…
Soudainement, il sort de sa transe et regarde autour de lui. Les artistes sont déçus, mais tout de même contents d’avoir eut droit à une pose aussi longue. Lora retouche une des cicatrices, elle abaisse sa main et compare le résultat avec le vrai. Pas mal…
« Merci, Elias. Tout le monde, ce sera tout pour aujourd’hui, rangez les chevalets avant de partir!
Il descendit de son piédestal et empoigna une serviette pour couvrir le bas de son corps en fixant d’un nœud le tissu autour de sa taille. La dame qui venait de parler vint vers lui et lui tendit une enveloppe.
-Merci.
-Vous êtes disponible la semaine prochaine, le même jour à la même heure?
-Oui.
-Très bien, alors à bientôt.
-Oui…
Lentement, il entreprit de se rhabiller, enfilant d’abord son sous-vêtement pour se débarrasser de la serviette, puis glissant ses jambes dans un pantalon noir. Cependant, il demeurait en bruit de fond le son du pinceau qui glisse sur le papier. Un chevalet, un peu à l’écart, était demeuré monté, avec derrière lui une jeune femme aux cheveux roux maladroitement remontés à l’aide d’un peigne.
Elle semble pressée et totalement absorbée par son travail. Furtivement, elle lève régulièrement les yeux vers Eli. Silencieusement, ce dernier s’approcha, jusqu’à finalement se retrouver derrière elle et, alors qu’elle leva les yeux une nouvelle fois pour le regarder, elle sursauta, pour sursauter ensuite une deuxième fois en le découvrant à ses côtés.
-Pas mal.
-Merci. … Seulement, j’ai mal vu tes cicatrices.
-Ah.
-Désolée, je croyais pas que… Enfin je voulais seulement…
Pas le temps de terminer qu’Eli remontait sur le piédestal et reprenait la pose, cette fois avec son pantalon.
-Comme ça, ca va?
-Euh, oui! C’est parfait merci! »
Elle termina sa peinture, Eli se rhabilla, éventuellement, et ils sortirent ensemble de l’atelier. Quelques minutes de conversations suffirent à rappeler à Lora où elle avait vu le garçon auparavant. Elias Allen Shän’Folhën, héritier de la lignée de l’Air, du Vent Insatiable de Karahêlys. Le titre sembla l’ennuyer. Lora se souvenait en effet le jour où elle avait aperçu, entre deux têtes de demoiselles pâmées, elle l’avait vu, lui, monté sur son cheval blanc, le regard perdu au loin, et cet air détaché, comme s’il flottait au-dessus de la réalité…
~~
Un an plus tôt.
« Reviens-moi vite, mon Eli… »
Quelques heures plus tard, il était en route vers la sortie de la ville, sous les regards bienveillants, admiratifs, curieux, jaloux, indifférents… des habitants de Karahêlys et de sa famille. Son unique compagnon de voyage serait sa monture, immaculée comme neige, il portait le nom d’Aeglos. Parmi la foule se trouvait effectivement Lora, en escale à Karahêlys pour peaufiner ses techniques en peinture avec de grands maîtres. Devant elles, deux espèces de groupies…
« Il est beau…
-Évidemment… J’espère qu’il ne se ramènera pas une petite amie…
-Pourquoi?
-J’en sais rien, ca détruirait tous mes espoirs…
-Quoi parce que tu en as vraiment!?
-Comme tout le monde, ouais!
-… Mouais… Mais tu te doutes bien qu’il en rencontra, des jolies filles, sur son chemin…
-Je sais pas…
-Mais oui!
-T’as sûrement raison, mais tout de même, il part par affaires, en quelques sortes… Il ne part pas pour… ça.
-Quoi ça?
-Bien, les filles!
-Mais il a 15 ans! Les filles sont donc indubitablement dans tous ses plans!
-Tu dis n’importe quoi… T’y connaît rien, d’abord.
-Pff! Et toi alors? »
Et ainsi de suite… Un nouveau coup d’œil vers Elias confirma à Lora que celui-ci était bel et bien parti, définitivement.
~~
7 ans plus tôt.
« Il était une fois un petit prince. Tel un rayon de soleil, ce petit prince emplissait de lumière le château dans lequel il vivait avec sa famille. Son père, le roi, était aimé de tous ses sujets et espérait faire de son fils aîné, un jour, un digne héritier du trône de son royaume qui, comme lui, perpétuerait la tradition en gérant le plus grand commerces de chevaux et en s’avérant un maître du v-
-Mais le petit prince lui, il n’avait pas envie de vendre des chevaux comme son père, il préférait les garder, tous, et ne pas les vendre à personne parce qu’il trouvait que personne n’était assez bien pour les chevaux.-Seulement, le petit prince savait bien, au fond, qu’il était impossible de garder tous les chevaux, car il deviendrait impossible de prendre soin de chacun d’eux convenablement s’ils étaient trop nombreux…
-Quand même, il se disait que s’il n’allait pas à l’école, et que s’il passait toutes ses journées à la maison pour s’occuper des chevaux, alors il aurait sûrement le temps.-Cependant, malgré ses désirs, le petit prince ne pouvait pas se permettre de ne pas aller à l’école, car apprendre, disaient sagement ses parents, était absolument nécessaire pour un jour pouvoir voler de ses propres ailes…
-Le petit prince savait déjà voler.-Non, il croyait savoir, mais en vérité, il avait encore beaucoup à apprendre.
-Il voulait apprendre seul.-Pourquoi?
-Parce qu’il n’aimait pas comment l’école l’obligeait à apprendre. Il la trouve même stupide, cette école…-Eli!
-
Quoi c’est vrai! L’autre jour la maîtresse elle m’a puni parce que je lui disais que je préférais ne pas mettre mon deuxième gilet pour sortir, parce que j’avais chaud déjà… Je lui ai dit : Non madame, je ne veux pas mettre mon gilet pour la récréation, et si j’ai froid, alors j’en assumerai les conséquences et je ne me plaindrai pas.-Eli… À l’école…ce n’est pas… ce n’est pas comme cela que les choses fonctionnent… Il y a des règles à suivre… Ils ne peuvent pas se permettre de faire des exceptions comme cela, ce ne sont pas tous les enfants qui pourraient assumer leurs actes ainsi, tu comprends?
-Non.-Mon Eli… Je suis désolée, vraiment, mais tu verras, un jour, l’école ce ne sera plus ainsi, tu seras plus…libre.
-Mais ce n’est pas de la liberté! C’est simplement une question d’intelligence et de reconnaissance! On nous prend pour des imbéciles! »
~~
À toute allure, les chevaux s’élancent sur la piste, sous l’œil attentif des acheteurs et du vendeur. Cigare en bouche, ils évaluent, calculent, analysent… Dans leurs beaux habits, ils sont au sommet, les poches pleines à craquer. Plus tard, les contrats sont signés, les sourires grimacés, et les businessmen contentés. Le propriétaire des lieux, homme du domaine non-loin des pistes, se retrouve après les transactions dans sa demeure, et découvre dans le living-room sa femme assise dans un gros fauteuil rouge, avec contre son sein un bébé, sa fille. Son fils, quant à lui, dessine parterre, sur un épais calepin à dessins. Il ne parlera pas de ses affaires monétaires, cela ne les intéresse pas. Il ira plutôt vers sa femme, la baisera sur le front et se penchera ensuite sur le bébé pour admirer son joli minois endormi. Sa fille, sa Rosaline, ardente comme le feu dans le foyer, forte comme un petit dragon. Enfin, l’homme a le sentiment d’avoir trouvé chez lui un être semblable à lui-même. Si ce n’est de la rousse chevelure du bébé, elle et lui sont… tellement… terriblement… parfaitement semblables.
Parallèlement, juste là à côté, Elias avait levé les yeux de son œuvre d’art pour regarder son père. Sa mère souriait tendrement, de son petit sourire fatigué, alors que son père semblait en transe pendant qu’il contemplait amoureusement sa petite fille, sa petite Rosaline. Il la contemplait comme jamais il n’avait contemplé Eli en 4 années de vie commune.
~~
« Souplesse, lenteur, puissance! Recommence! L’air, tu dois le sentir entre tes mains, autour de toi, complet, en ta possession, sous ton contrôle…
-Mais c’est de l’air!
-TAIS-TOI! Recommence. Inspire… expire… retiens… pousse! Mieux…beaucoup mieux. Nous reprendrons dans deux jours. »
Le vieil homme, ses mains derrière son dos, s’en retourna vers le domaine, vers le stationnement, vers son petit véhicule rouge. Demeuré seul sur la plage, Eli le fixa un moment puis, son attention alla vers la mer. Paume droite ouverte sur l’infini bleu, il ferma les yeux et respira l’air salin à en faire déborder ses poumons et tous les pores de sa peau blanche. Ses pieds quittèrent le sol, ses cheveux se mirent à flotter dans le vent et il s’éleva, tranquillement. Dans son dos, sa peau, de chaque côté de sa colonne vertébrale, s’agita, comme parcourue de vagues intérieures, spasmodique. Quelque chose voulait sortir, se libérer, enfin…
Un mètre du sol, l’air se concentrait sous Eli, le gardant loin de la terre, alors que son visage se mit à exprimer la douleur. Sa chair se déchirait, les couches de peaux, une après l’autre, cédaient sous la force des os dont étaient composées les membres qu’il s’efforçait de délivrer. La souffrance fut telle, à un certain point, que l’enfant en retomba sur le sable lourdement. Le calme était retombé, la marée montait, et ce ne fut que lorsque ses cheveux furent trempés par les vagues montantes qu’Eli se décida à se lever et à retourner vers le domaine. Il y trouva ses parents et sa sœur, à table.
« Eli! Ta chemise… Qu’as-tu fait? »
Sans attendre de réponse, sa mère se leva de table et le prit par le bras, l’entraînant hors de la pièce, jusque dans sa chambre. Elle soigna les entailles dans son dos, lui dit de ne plus jamais tenter l’expérience et de s’en tenir aux enseignements du Maître Danshu.
~~
« Ce poulain est trop gras. »
C’est ce qu’avait dit son père.
« Il ne fendra pas le vent comme… celui-là, par exemple. »
Lui qui s’y connaissait tant, en vent, n’allait tout de même pas s’embarrasser d’un tel animal, d’un futur étalon aussi… bien portant.
« Prend-le, Elias, si tu le souhaites. De toute façon, il n’a pas grande valeur… »
Bride en main, Eli s’en était allé avec le petit poulain blanc derrière lui, et la jument demeurée auprès de son père, ses grands yeux rivés à son petit, trop fort, trop grand et trop robuste pour mériter sa place auprès d’elle…
Le poulain avait alors quelques mois et Eli avait 13 ans. 2 ans plus tard, c’est à dos d’un magnifique étalon blanc comme neige que l’enfant devenu jeune homme devait lever les voiles pour obtenir, à son tour, comme le voulait la tradition, un œuf de dragon et rejoindre les rangs des dragonniers.
~~
La suite? Aventure après aventure, en passant par des camps de gitans, des cirques, des troupes de théâtre et de danse, Eli vécut en nomade, en garçon ordinaire, laissant derrière lui les titres, la noblesse... Le prince Éli, astre du ciel de Karahêlys, était devenu une étoile filante. Les autres brilleraient sans lui. [les récits de ces aventures se retrouveront éventuellement dans la section des journaux intimes et mémoires]
Puis un jour, enfin, après des mois de fausses recherches mais d’angoisse sourde au creux de son ventre, il le découvrit. Inconscient des risques et des interdits, qui en fait ne s’appliquaient pas encore à son cas, Eli s’était aventuré dans la forêt de Maelthra, sans pourtant savoir qu’il se trouvait sur ces terres. Une troupe de danse ambulante avec qui il avait gagné de quoi subsister quelques temps venait de prendre un chemin différent. Les histoires d’Eli se terminaient bien souvent pas une croisée de chemins et cette fois, celui qu’il avait emprunté l’avait mené à ce pourquoi il était parti, au tout début…
Il était gros, bleu-turquoise et parsemé de taches blanches, rappelant la forme des nuages. Il reposait parterre dans un nid, sous des coquilles semblables à la sienne, mais qui avaient été écrasées. Des embryons morts dans un épais liquide gisaient autour du seul demeuré intact. Eli s’en approcha, se pencha et tenta de le soulever. Il était incroyablement lourd, cet œuf. Le visage crispé, de toutes ses forces Eli tira l’œuf vers lui. Il parvint à l’éloigner du nid, Aeglos le suivant de près. Au travers les branchages des arbres, l’on pouvait voir au loin la structure d’une bâtisse, Maelthra Magthere… Le temps était donc venu, tout s’orchestrait à perfection.
Ses deux bottes bien ancrées dans la terre humide, Eli se servit de sa maîtrise de l’air pour faire rouler l’œuf jusqu’à atteindre la bâtisse, inspirant, expirant et poussant de toutes ses forces l’air qu’il parvenait à amasser autour de lui.
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« Elias Allen Shän’Folhën, je veux devenir dragonnier. »
• Famille :
Le père : Ozzonoris Shän’Folhën, 53 ans.
Descendant de la lignée des Shän’ Folhën, reconnue pour la force de l’air contenue dans le sang depuis des générations, Ozzonoris a toujours vécut pour et par le nom de sa famille. Il a acquit au fil du temps une maîtrise exceptionnelle de son élément et, comme son père, grand-père et arrière-grand-père, il a également développé une véritablement passion pour le domaine équin, particulièrement la course. Le monde des affaires le motive, celui des dragons, un peu moins, mais reste qu’il a été en son jeune temps un dragonnier exemplaire, il lui arrive d’ailleurs encore aujourd’hui, par élans de nostalgie, de parcourir le ciel à dos de son vieux compagnon ailé, qu’il garde et soigne avec grand respect dans un espace privé de son domaine.
Sa relation avec Elias n’a jamais été très profonde et amicale, demeurée plutôt au stade de respect mutuel. Leurs opinions divergent sur à peu tout, ce qui ne facilite pas particulièrement les rapprochements.
La mère : Lys Shän’Folhën, 38 ans.
Son histoire avec la famille Shän’Folhën n’en est point une d’amour, mais bien de pouvoir. Pour demeure au pouvoir, il était impératif qu’Ozzonoris s’unissent à une femme qui portait en elle le fruit de longues générations qui avaient connues le pouvoir de l’air. La famille de la jeune femme immigra à Karahêlys alors qu’elle était encore fillette. Leurs origines sont mystérieuses, mais une chose est certaine, tous sans exceptions s’avèrent de grands maîtres de l’élément aérien. Aussi, il est connu que l’un des parents de la dame est un Enfant des Brumes.
Lys rejoignit les rangs des dragonniers dès qu’elle en eut l’âge et, peu de temps après, son mariage avec Ozzonoris fut annoncé. Elle deviendrait Shän’Folhën.
La vie de Lys se résume aujourd’hui à ses occupations de mère et de femme. Elle est de nature calme et aimante et s’entend bien avec son unique fils, sur qui d’ailleurs elle voudrait davantage veiller.
La sœur : Rosaline Shän’Folhen, 13 ans.
Rouquine à la peau de porcelaine, Rosaline a la force dans le sang, non seulement quant à sa maîtrise de l’air, mais aussi dans le caractère. Elle sait ce qu’elle veut, comme son frère, mais elle ne l’exprime pas avec la même subtilité. Rosaline crie, ordonne et punie. Mais elle est aussi très espiègle et aime à jouer des tours et à s’amuser. Une gamine dans le cœur, grande guerrière dans l’âme.
Avec Eli, soit ils s’entendent à merveille, soit ils veulent s’entre-tuer…