"Qu'est-ce qui s'est passé???"
"Ce monstre a encore utilisé son pouvoir!!!"
"Quoi? Qu'est-ce que tu racontes???"
"C'est vrai! Il a fait pousser un gigantesque chêne dans les champs de marguerites derrière la maison de Lucius! Si tu ne me crois pas, va voir!"
"Pas possible! Il ne comprendra donc jamais??? Un arbre!!! Comment peut-il avoir crut que faire pousser une horreure dans nos champs serait une bonne chose???"
"J'ai toujours dit que c'était une créature répugnante qui voulait nous empoisonner, on aurrait jamais dut laisser ce gamin le garder!"
"Mais il semblait si innofencif quand il était bébé!"
"Ma chère Marge, sa grandit ces bêtes là!"
"C'est vrai ça!"
"Mais comment se fait-il qu'il ne se réveille pas, cet empoté?"
"Bha! Vous allez pas le croire! Ce crétin s'est vidé de toute son énergie pour faire pousser cette horreure!!!"
"Pff tu parles d'un gâchis! Attends un peu qu'il se réveille, je vais lui parler moi!"
Il avait toujours voulut avoir un chêne... Là, dans les champs de marguerites, alors qu'il souriait, les cheveux au vent, il répétait qu'il aurait toujours voulut avoir un chêne... Immense et plein de prestance juste là dans les champs... Il pourrait y grimper pour observer les étendues herbeuses et s'enfuir quand son père voulait sa peau... Oui, il avait toujours voulut avoir un chêne...
Et ces gens... Ils ne comprenaient rien... Ils présumaient tout de travers... S'il avait fait pousser cet arbre, c'était pour lui, qui avait toujours voulut avoir un chêne... Où il pourrait s'évader... Et même s'il avait faillit y laisser passer sa vie, il était heureux. parce qu'ainsi, il avait un peu d'espoir... Espoir qu'il veuille toujours de lui... Espoir que toute cette histoire était un mauvais montage... Oui, il ne l'avait pas vraiment vu en train d'embrasser sa soeur, juste au moment où lui-même avait réalisé qu'il l'aimait plus qu'un simple frère... Ce n'était qu'un cauchemars... il allait se réveiller... Khanan ne pouvait pas l,abandonner... Il ne pouvait pas lui avoir mentit pendant tout ce temps... C'était impensable... Oui... Tout irait mieux le lendemain...
Les voix se cassèrent. Tout devint flou. Et Ghlad-His perdit connaissance.
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"POURQUOI T'AS FAIT POUSSÉ ÇA DANS NOS CHAMPS HEIN???"
Le jeune adolescent plissa les yeux sous la douleur fulgurante dans sa tête... Pourquoi tout le monde devait parler si fort? Pourquoi est-ce que Khanan devait parler si fort alors qu'il savait que Ghlad-His avait faillit mourrir, qu'il avait besoin de repos? Pourquoi tous ces pourquois qui lui donnaient la migraine?
"... Kha... Nan..."
Il tendit une main faible pour le toucher, l'atteindre, se convaincre que son grand frère ne lui criait pas dessus... Se convaincre que tous ce qu'il avait fait n'avait pas été en vain... Mais Khanan chassa prestement sa main avec un air plus que furieux qui fit figer Ghlad-His dans un air de stupeur. Et alors que le jeune adolescent s'attendait à ce que le jeune homme lui parle plus doucement, il lui parla encore plus fort, lui cassant les oreilles.
" NE ME TOUCHE PAS!!!! ESPÈCE D'IMBÉCILE!!! À CAUSE DE TOI, TOUT LE MONDE ME DÉTESTE DANS LE VILLAGE!!! ILS DISENT QUE C'EST À CAUSE DE MA GENTILLESSE ENVERS TOI QUE TU T'ES SENTIT LIBRE D'EMPOISONNER NOS CHAMPS DE TON STUPIDE PETIT CHÊNE!!! À QUOI EST-CE QUE T'AS BIEN PU PENSER???"
Ghlad-His, ne pouvant supporter l'effort immense de tenir ses yeux ouverts tandis que son grand frère lui criait dessus, fermit prestement les yeux et plaqua faiblement une main sur l'une de ses oreilles, sa tête se fendant en deux sous les hurlements de son être tant aimé. Il n'ausa réouvrir les yeux, laissant Khanan lui crier dessus sans réagir, sifflant parfois et couinant sous la douleur. Il aurait voulut crier à Khanan d'arrêter, qu'il avait mal, que c'était insupportable... Mais il n'avait plus la force... Le seul effort qu'il avait encore la force d'effectuer, était celui de rester en vie.
"... Ex... Cu... Se... Moi..."
Oui, excuse-moi Khanan. Tout ira mieux maintenant que je me suis excusé, toutes ces choses qui semblent si étranges vont disparaître et nous continuerons à jouer dans les champs et à cueillir des fleurs pour--
"T'EXCUSER??? T'EXCUSER??? ESPÈCE D'IMBÉCILE!!! POURQUOI T'AS FAIT ÇA!!! T'ES QU'UN MONSTRE, UN POIDS, UNE NUISANCE!!! J'AURRAIS JAMAIS DU TE PRENDRE EN PITIÉ!!!"
Le pauvre petit coeur du blessé arrêta de battre. Il cessa de bouger. Et pendant plusieurs secondes, tout son organisme se prépara à mourrir sous le choc. Mais une respiration se fit prendre par l'instinc qui refusait de mourrir. Et le jeune garçon tourna lentement le regard vers Khanan. Et il le vit... Ce regard furibond, aucune trace de remords, ses poids fermés... Ce n'était pas une erreure, il avait bien entendu. Ces mots si cruels qu'avaient pronnoncés son grand frère n'avaient pas été dit à la légère. Les larmes tombèrent. Et Ghlad-His entrouvrit les lèvres.
"Pour... Quoi..."
Et ce fut le déclic. La forme piteuse se mouva et bientôt Ghlad-His tenait du plus fermement qu'il pouvait le bras tendu de la personne qu'il chérissait le plus au monde, tremblant de tout son être, se déversant de l'océan de ses larmes.
"... Tu... Tu as... Toujours dit... Que tu... Voulais... Un grand... Chêne... Où tu pou... Où tu pourrais t'évader... Loin... Très loin... Pour... Quoi... Ne peux-tu... Pas... Comprendre... Je... Je l'ai fait... Pour... Toi... Tou... Jours... pour... toi..."
Il y eut un reniflement de dégoût et bientôt le bras tenta de s'échapper. Mais sous un sanglot de désespoir, Ghlad-His tint bon.
"Ghlad-His, lâche-moi."
Le pré adolescent tint toujours bon.
"Je... T'aime... Khanan..."
Le bras continua encore de se débattre. Mais Ghlad-His tint bon.
"JE T'AI DIT DE ME LÂCHER!!!"
Les sanglots redoublèrent et le ton changea pour devenir plein de désespoir, de souffrance et de maux.
"JE... T--... JE... T'AIME KHANAN!!! POUR... QUOI! POUR... QUOI TU... LA PRÉ...FÈRE À MOI...? POUR... QUOI??? QU'EST... CE QU'ELLE A... DE PLUS??? Pourquoi... Anna... Ta... Propre... Soeur... Alors... Que moi... Je... T'ai... Je t'aime.... Si fort..."
Le bras avait cessé de se débattre, enfin. Et Ghlad-His s'y accrochait si désespérément, un sourire fou au lèvres. Enfin, enfin il l'avait dit, enfin Khanan allait redevenir comme avant... Tout serait comme avant... Le bras se dégagea brusquement. Ghlad-His leva les yeux. Il vit Khanan. Il regarda derrière sa personne. Le jeune garçon se retourna... Lucius était là. Anna aussi. Tout était figé dans du marbre. Lucius avait l'air scandalisé, Anna avait une main sur la bouche. Et la scène se passa presque au ralentit... Lucius qui empoignait fermement le bras de sa fille, Anna qui hurlait le nom de son frère en pleurant. Khanan qui restait figé... Lucius qui gueulait des trucs en marchant... Des infamnies... Des prophécies de malheur... Des promesses de tabassement... Des trucs à donner la chair de poule. Et ce fut le silence. Puis Khanan se retourna enfin.
Mais il n'avait pas de sourire sur son visage. Ses traits étaient déchirés par la haine et la douleur, douleur d'avoir perdu à jamais Anna à cause d'un sale petit morveau. Et les dernières paroles que Ghlad-His entendit avant de sentir une douleur fulgurante à l'endroit où son amour lui meurtis les côtes, furent celles-ci ::
"... Je vais... Te tuer... TU ME L'AS ENLEVÉ COMME TU M'AS TOUT ENLEVÉ, JE VAIS TE TUER!!!"
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Ghlad-His observa l'horizon, une expression morne sur le visage. Et tandis qu'il ressassait ses vieux souvenirs, un frisson d'horreur lui parcourut l'échine. La nuit était fraîche, pas qu'il pouvait en profiter depuis la caravanne... Tout semblait calme et paisible, comme si le monde avait retenu son souffle. Et seul le bruit du pas de Narkos retentit dans le silence de la nuit. Celui-ci s'accrota à la façade de la caravane et observa l'horizon avec lui, comme il avait l'habitude de le faire. Puis, avec son ton neutre et mystérieux, il dit simplement ::
"La nuit est belle ce soir."
Ghlad-His ne répondit pas, il se contenta de continuer à fixer les étoiles et la lune, si fière au dessus de l'herbe et de la nature paisible. Ils restèrent un moment silencieux, puis Narkos posa une deuxième question, la dernière.
"Tu ne veux toujours pas me dire qui t'as fait toutes ces blessures, Ghlad-His?"
Comme toujours, le jeune adolescent continua de fixer les cieux en évitant le regard questionnateur de Narkos qui attendit quelques minutes avant de soupirer et de sourire. Quand il fut de nouveau partit, Ghlad-His laissa une petite larme couler le long de sa joue, sous son oeil valide. L'autre était toujours recouvers d'un bandage blanc, comme d'habitude. Et bien que cela faisait presque 3 mois que cette blessure avait vu le jour, elle faisait toujours aussi mal.
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Ghlad-His Dhee'Lemm vécut 3 ans avec Narkos. En tout ce temps, il ne lui dévoilà jamais son passé et ne lui parla presque pas. La relation entre les deux jeunes gens était très étrange... Plus dans le non dit que dans les paroles. Narkos était un elfe marchand qui parcourait les villages en vivant de sa marchandise d'herbes médecinales. Il apprit à Ghlad-His tout ce qu'il savait en la matière sans rien lui demander en retour et lui donna de quoi manger et de quoi boire. Bientôt, le jeune homme fit pousser des plantes pour lui, quand il lui fit plus confiance et avec les années, son sourire se fit plus présent mais seulement en sa présence. L'elfe ne sut jamais ce que fut le passé du jeune homme et il ne s'en offusqua pas outre mesure. Le passé de Ghlad-His lui appartenait et s'il n'avait pas envie de le lui dire, c'était son affaire. Par contre, il n'arrivait toujours pas à s'enlever de la tête cette scène affreuse du soir où il avait trouvé le pauvre jeune homme...
Ce soir là, il parcourait un sentier reculé avec une lanterne pour s'éclairer devant le brouillard. La forêt et les champs semblaient l'envahir et cela lui avait prit un certain temps avant de comprendre qu'il était perdu. Son cheval renâclait devant l'effort et le brouillard semblait de plus en plus épais... Il s'arrêta donc pendant un moment pour consulter une carte. Et c'est là... Qu'il l'avait rencontré. Ghlad-His. Petite ombre tremblante et rampante. Tout ce qu'il vit au début, fut une silhouette fantômatique qui luisait à la lune. Il brandit un baton vers la silhouette automatiquement, ne remarquant pas tout de suite les traces de sangs qu'elle laissait sur son passage. Et quand la créature tendit une main faible vers l'avant pour s'aider à ramper et qu'elle s'immobilisa sur le sol, le corps couvers de plaies et le visage embué de larmes, il échappa son bâton et accourut vers le corps frémissant.
Narkos soigna Ghlad-His sans poser de questions, utilisant ses savoirs en médecine pour diminuer les dégats. Mais les plaies laissèrent quand même de vilaines cicatrices... Le jeune homme fut au début comme un animal blessé, reculant à chaque fois qu'il était trop près et partant dans des crises de larmes dès qu'il le regardait trop intensément. Un petit animal terrifié qui passait ses journées à trembler, recroquevillé en petite boule. Avec le temps, il finit par devenir aussi imperceptible qu'un rocher et Narkos crut pendant longtemps qu'il avait perdu son âme...
Quand finalement, après 3 ans, Narkos parla de son oeuf de dragon à Ghlad-His, ce fut parce qu'il savait que le moment de leur séparation était proche. Il le lui montra plusieures fois et, en voyant les yeux fasciné de l'adolescent, se permit quelques sourires. Cet oeuf lui venait de son père qui lui-même l'avait obtenu de ses ancêtres d'un dragon très rare venant d'une forêt lointaine. Son père lui avait dit qu'on racontait que cet oeuf allait éclore cette génération-ci et qu'il souhaitait que son fils devienne un dragonnier pour l'élever. Mais Narkos n'avait aucune envie de devenir dragonnier et c'est pour cette raison que quand son père mourrut, il s'enfuit avec l'oeuf de peur de recevoir de la pression de la pars du reste de sa famille. Quand il rencontra Ghlad-His, il sut tout de suite que ce gamin serait le bon choix... Lui qui n'avait plus personne pour s'occuper de lui, plus personne assez proche pour qu'il considère le fait de se libérer le coeur...
Et donc, quand finalement leurs chemins durent se séparer, il lui donna son oeuf de dragon avec un grand sourire. Quand Ghlad-His lui jeta un regard brillant de gratitude et versa des larmes de joie, ce fut le plus beau cadeau qu'il eut jamais de toute sa vie.
Ghlad-His passa ensuite un an à travailler de si de là et à rechercher l'école de dragonnier, pressant son oeuf contre son oreille pour entendre les battements de coeur de son ami, fébrile à l'idée d'avoir une vie dépendante de lui. Son aversion pour les autres ne rendit pas les choses faciles, mais finalement, il arriva à son but et devint un élève à la célèbre école de dragonnier. Par contre, cela ne fut pas du tout aussi facile qu'il l'aurrait crut... Tous ses élèves... Tous ces gens au même endroit, passant sans arrêt leur temps à se frôler.... Tous ces cours où il fallait se concentrer... Ce fut trop de pression et le pauvre Ghlad-His coula sa première année. Il a maintenant 17 ans... Trop vieux pour continuer?
Sa jamais. Ghlad-His est déterminé de réussir, pour Silbair, son dragon. Et ce même s'il doit se faire pousser une nouvelle confiance en soi pas trop tôt trouvée.
~* -- THE END -- *~